Le port d'opinel prohibé : les gauchistes ont des couteaux dans les poches.

Extrait du film de Raymond Depardon, 10ème chambre, instants d’audience, réalisé en 2004.
Je vous incite à regarder l’intégralité de ce documentaire, facilement trouvable sur le net et qui fait froid dans le dos.

Cet extrait surréaliste, montre le jugement d’un sociologue arrêté par la police car il portait un petit opinel sur lui, comme le font beaucoup de gens à la campagne (lui-même étant originaire de la région où se fabrique les opinels). Assurant seul sa défense et arrivant à prouver que le port de ce couteau n’était pas illégal, il se retrouve face à une justice qui le méprise. Vous apprécierez par vous-mêmes.

Le verdict ne figure pas dans le film : il écope d’une amende et de la confiscation de son couteau.

Depardon veut ce film « pédagogique et citoyen », et ajoute dans une interview que « nous ne devons pas avoir peur de la justice ». Je trouve, au contraire, que ce simulacre de justice nous montre bien que cette institution doit être détruite, car elle nie les individus : leurs difficultés sociales, leur individualité, leur culture. La loi est appliquée de manière autoritaire, froide et presque fascisante. Même si ce documentaire est extrêmement instructif, on ne peut qu’être sceptique quand à son éventuelle « pédagogie citoyenne ». Une vidéo d’un débat après la première de ce documentaire dans un cinéma, montre Depardon très complaisant vis-à-vis de cette juge : il l’appelle par son prénom, la tutoie, et, avec ce documentaire, semble davantage faire simplement du cinéma plutôt qu’une réelle critique de l’institution judiciaire.

Notons que télérama a réussi à trouver une dimension comique à ce documentaire, ce qui trahit bien leur mépris des classes populaires : un pauvre type qui a du mal à s’exprimer et qui se prend 6 mois de prison ferme alors qu’il avait un petit boulot qu’il ne retrouvera certainement pas en sortant, c’est vrai que c’est poilant.